mardi 28 septembre    theodore waldo

Mardi 28 septembre

Théâtre

Théodore Wåldo, une re-présentation quantique
Cie les Hisseurs du cri du hibou
De et avec Frédéric Darie alias Théodore Wåldo
sous les regards croisés de Christian Gonon (de la Comédie Française) et Sonia Jacob

Tout public | Durée 1h15

 

Ce seul en scène nous entraîne au cœur d’une rencontre entre un conférencier et l’homme qu’il sera en
2057. L’échange se déroule aux frontières de l’espace et du temps, entre réalité et illusion. Un voyage dans
le temps improbable et visionnaire à la recherche de mondes à réenchanter. Cette performance est une
invitation à se perdre, à se laisser prendre dans les boucles d’une pensée qui n’est pas la nôtre, à lâcher
prise le temps d’une rencontre sur les thèmes de l’utopie, de l’identité, de l’engagement artistique et de
notre capacité à « changer le monde ».
Ce spectacle a été présenté en novembre 2019 dans le cadre de la journée mondiale de la philosophie
organisée par l’Unesco.
Crédit photo Delphine Michalak

Découvrez l’Interview exclusive de Théodore Wåldo par

« Le Riposteur » 

journal éphémère des Darknets.

 

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Le Riposteur : Projet Å c’est quoi ?

Théodore Wåldo : C’est une création artistique interactive qui recrée les conditions de la naissance d’un courant de libres penseurs initiateur d’une union évolutionnaire.

LR : Récréer c’est-à-dire ?

TW : Il faut que vous acceptiez le postulat que l’union évolutionnaire existe déjà dans le futur et que ce courant altermondialiste est victime d’un paradoxe temporel.

LR : Houlà ! Vous avez conscience que l’on vient de perdre 70% de nos auditeurs là ?

TW : Je sais… Cela parait complètement fou, d’autant que je ne suis pas là pour vous convaincre que nous allons réussir à poser les bases d’un monde meilleur mais pour vous démontrer que nous avons « déjà » réussi à le faire. Je suis connecté avec l’homme que je serais en 2057 et même si les informations que je perçois sont d’une nature que je qualifierais de quantique, je sais que c’est en prenant le parti de l’imaginaire que nous allons réussir à réenchanter notre futur.

LR : Et pourquoi ?

TW : Parce que nos rêves anciens sont épuisés et que la politique est devenue tributaire des lois de la finance. Ça n’a rien d’un scoop, ce sont des faits connus et reconnus, mais les alternatives qui s’offrent à nous aujourd’hui s’expriment toutes dans le cadre d’un schéma complètement obsolète. La politique de demain sera philosophique, participative et créative. Elle s’appuiera sur la libération de l’homme non pas par le travail, mais par la connaissance. Le travail sera du domaine de la vocation et les tâches obligatoires, contraignantes ou pénibles, liées au bon fonctionnement d’une société seront assumées par la tenue d’un service civique durable, combiné à une prise en charge robotique et domotique qui s’exercera au quotidien.

LR : Mais elle restera républicaine ?

TW : La république c’est une figure de proue, elle est en première ligne, elle personnalise un vaisseau, elle nous raconte une histoire, mais elle n’est pas le navire, le navire c’est la démocratie. Le navire est précieux, la figure de proue on peut en changer !

LR : Et par quoi ?

TW : Une concorde écologique évolutionnaire ? (rire) Pourquoi pas ! Le monde de demain ne se bâtira pas sur la confrontation des idées, mais sur l’union des volontés.

LR : Et vous y arriverez comment ?

TW : Par une prise de conscience qui s’exprimera lors du suffrage universel. Nous sommes au début de ce que nous nommerons plus tard, l’Effet Myriade : la renaissance des êtres et des sociétés comme source d’évolution. Les citoyens, les collectifs, les associations, se regroupent de plus en plus autour du partage des savoirs, sans pour autant se ralier à un seul drapeau. L’union évolutionnaire est comme un accélarateur de particule qui va insuffler de l’animanisme dans les voilures de notre démocratie !

LR : Pardon, vous avez dit : animanisme ?  

TW : Oui, du latin animus qui veut dire : « souffle de vie ». C’est-à-dire que l’animanisme ne s’attache pas seulement à l’épanouissement de l’être humain comme le propose l’humanisme – malheureusement l’histoire nous a prouvé que cela se faisait souvent au détriment d’autres êtres humains ou d’autres formes de vie – alors que l’animanisme s’attache à l’épanouissement de tout ce qui pousse et de tout ce qui vie sur notre planète et même au-delà.

LR : Au-delà ?

TW : Oui, nous découvrirons dans les prochaines années à quel point nous sommes spirituellement liés au cosmos, à quel point nous sommes en mesure de le parcourir par le seul pouvoir de notre pensée et à quel point nous sommes des êtres polyspirituels, c’est à dire capables de nous unir, quelles que soient nos croyances.

LR : Vous utilisez beaucoup de mots qui n’existent pas ! Animanisme, polyspiritualité…

TW : Ce n’est pas qu’ils n’existent pas, c’est qu’ils n’existent pas encore.

LR : Enfin, vous nous demandez quand même de vous croire aveuglément ?

TW : Pas du tout, bien au contraire… Nous n’offrons pas le bonheur clef en main ! À vrai dire, je suis convaincu que chacun de nous porte en lui une possibilité heureuse et que c’est l’union de celles-ci qui fera le monde de demain.

 

C’est pourquoi nous invitons tous les citoyens à venir nous rejoindre, quel que soient leurs obédiences, nous les invitons à venir lâcher prise, à venir pratiquer la communication pacifique évolutionnaire dans des rencontres évolutionnaires ou à venir débattre à l’issue de nos spectacles ou de nos conférences afin de participer à la construction d’un « nouveau monde imaginaire ». Il ne faut pas perdre de vue que la société dans laquelle nous évoluons n’existe pas réellement, ce sont les hommes qui l’ont inventé, au fil des âges, en donnant corps à leurs idées.

 

Pour autant, si elle n’existe pas vraiment, les conséquences sur nos vies – Elles –  sont bien réelles et c’est en nous autorisant à réécrire l’histoire ensemble, en dehors de toutes considérations partisanes, que nous parviendrons à réinventer notre avenir.